Il est temps pour moi d'aller faire un tour à Stewart Island, la troisième île de NZ, quelques 400 personnes (et les touristes).

Je prend le ferry à Bluff pour Oban, la principale ville de l'île (et la seule) : je survis à la traversée du Détroit de Foveaux, dans les quarantièmes rugissants, comme les 7 autres personnes qui ont décidé d'aller voir le bout du bout en plein hiver. C'est un peu verte (et barbouillée) que je met pied sur l'île (et vraiment soulagée). Puis je m'embarque à nouveau (sur un bateau taxi) pour Ulva Island, réserve ornithologique. Je ne croise pas de kiwi mais un weka très familier qui vient me picorer le pantalon !

Le lendemain je me prépare à ma première grande rando : 32 km sur 3 jours !
La première partie du chemin se fait sur la route, je longe la côte, passe plusieurs baies avant de rentrer dans le parc national de Rakiura (autre nom de Stewart Island). C'est avec une magnifique vue sur les Fiordland que j'avance vers mon refuge.
Ma première « hut », une cuisine-salle à manger, deux dortoirs, les toilettes sur le palier et un immense jardin pour jouer avec une plage privée !
Bon, toute seule, il n'y a pas grand-chose à faire… Je mange tôt et à la tombée de la nuit je sors pour faire la chasse aux kiwis ! C'est assez effrayant: il fait nuit noire, je suis toute seule et il y a des bruits étranges venant de la forêt alentour… mais pas de kiwis.

Je me réveille une nouvelle fois en sursaut : un bruit étrange m'a alertée, une sorte d'alarme incendie ou de réveil matin… mais lorsque je tends l'oreille : plus rien. Je me dis que j'ai dû rêvé et essaie de me rendormir.
C'est à ce moment là que je l'entends à nouveau et dans mon cerveau embrumé, un déclic se fait : un kiwi ! Et il doit être tout près ! Appareil photo en bandoulière et frontale au front, je suis dehors (en chaussettes et pyjamas)… je balaie la pelouse devant le refuge jusqu'à trouver mon gros poulet ! Un kiwi, c'est mignon mais plutôt gros : la lumière blanche et puissante le fait fuir, je passe en lumière rouge et l'observe pendant presque une heure ! Je suis sensée rester à 5 mètres de lui mais il vient jusqu'au refuge pour trouver de quoi manger, à environ un mètre de moi... J'ai du mal à me rendormir mais il me reste deux jours de marche pour boucler ma rando…

Le réveil est plus facile que prévu, encore excitée par ma rencontre surprise, je me met en route : le ciel est gris, j'aurai droit à de la pluie et à quelques éclaircies.
Après avoir marché plus de 5 heures, je tombe sur le « half way tree »… autant dire que je trouve cette journée particulièrement longue ! Mais une heure après, j'arrive à mon deuxième refuge ! Je suis vraiment très contente (et soulagée) surtout que 5 minutes après être arrivée, il se met à pleuvoir comme vache qui pisse…
C'est à nouveau seule que je passe la soirée, une soirée romantico-flippante : j'arrive à allumer quelques bougies avec un briquet (fière de moi !).

Il pleut toujours quand je me réveille mais pas de bruits bizarres cette nuit donc pas de kiwi…
Heureusement pour moi mon dernier jour de marche n'est pas si humide que ça : il pleut un peu mais dans la forêt, on ne le ressent pas vraiment.

Je suis quand même super contente de retrouver la civilisation après 3 jours d'isolement, et une douche, et me poser…