Après 2 semaines sur l'île de Chiloe, je me prépare pour une autre île… L'île la plus isolée au monde !

Je prends le bus pour Santiago et je m'envole le jour suivant pour l'Île de Pâques !

Un extra de mon voyage, en effet, la compagnie aérienne fait des offres et je me décide pour la semaine d'après… Coup de chance, je trouve aussi un volontariat ! Car sinon, en touriste, le prix serait beaucoup plus élevé !

Après 5h d'avion, j’atterris enfin sur l'île mystérieuse… Et je fais la connaissance de Hanga Roa, l'unique « ville » de l'île. Ce sont deux volontaires qui m'accueillent, Marie (une française qui part le lendemain) et Jenni (une danoise avec qui j'avais fait la laguna Esmeralda à Ushuaïa)… je rencontre Maria (ou Turi en Rapa Nui), mon hôte un peu plus tard avant d'aller voir mon premier couché de soleil sur Tahai, une des plateformes où sont érigés les moais.


Maria est super sympa, elle a 5 enfants (le dernier à 19 ans), elle vendait l'artisanat qu'elle produisait (boucles d'oreille, colliers, moai en bois, …) sur l'Ahu Akivi (les 7 moais). Puis, elle s'est intéressée à la terre et est allée apprendre comment améliorer le sol en Colombie… Elle a ramené ce savoir sur l'île et aujourd'hui, elle produit son boccachi (une sorte de compost), son insecticide naturel et une pâte cicatrisante pour les plantes !

Malheureusement, sa voiture étant en panne, nous ne l'aidons pas à produire (il faut aller sur la parcelle au milieu des champs en dehors de la ville) mais à rénover une « cabaña » qu'elle loue (l'ancien locataire n'en a pas pris soin). Je l'aide aussi à ranger deux chambres et à construire des lits à partir de bouts de bois qui servaient pour autre chose…

J'ai aussi la chance de pouvoir manger les avocats et les fruits de la passion du jardin ! Des avocats qui tombent dans le jardin ! Le rêve !


En 2 semaines, j'ai le temps de profiter de tous les lieux touristiques, de voir (presque) tous les moais (au moins ceux qui sont debout !)…

L'île est petite, à peine 20km de long et 15 de large mais cela reste trop grand pour tout faire à pieds… Je fais donc du stop : je dis à tous les locaux que je fais un volontariat avec Maria (et aucun problème à l'horizon) et les touristes, eux viennent pour passer un bon moment (surtout que tous sans exception restent moins d'une semaine…).


Ma première excursion est le village d'Orongo et le volcan Rano Kau, j'emprunte l'ancien chemin qui servait à la cérémonie de l'homme-oiseau, le chef de tous les clans de l'île pour un an. Les hommes devaient descendre la falaise à pic, nageaient jusqu'à deux petites îles et attendre la venue des oiseaux. Puis attendre les premiers œufs pondus et en ramener un au village d'Orongo… tout ça sans le casser et si possible, le plus gros possible, et en étant le premier !


Puis je vais voir l'Ahu Akivi avec ses 7 moais représentants soit les 7 explorateurs envoyés par le chef Hotu Matu'a pour chercher l'île, soit les 7 frères de ce chef qui ne sont pas venus sur l'île…

En effet, la légende raconte qu'un jour le sage de Hiva, l'île d'origine des polynésiens, rêva que l'île allait être submergée mais qu'il y avait une autre île, loin de tout qui pourrait accueillir son peuple et le conta au chef Hotu Matu'a. Celui-ci décida d'envoyer ses 7 meilleurs explorateurs en recherche de l'île : ceux-ci arrivèrent à bon port, l'île pourrait les accueillir. Ils devraient amener des arbres fruitiers et les plants pour les légumes mais l'île possédait de l'eau douce, le climat était bon,…

Une fois sur l'île, les Rapa Nui peuvent avoir voulu honoré les 7 explorateurs ou les 7 frères du roi...

Chaque famille de l'île raconte son histoire… les deux versions sont plausibles.


Un des lieux les plus mystérieux est le volcan Rano Raraku, la fabrique des moais ! Sur les pentes du volcan, des dizaines et des dizaines de figures restent là où elles ont été sculptées, certaines terminées et d'autres en attente… On peut voir le plus grand moai jamais sculpté et non terminé puisqu'ils se sont rendus compte qu'ils ne pourraient jamais le déplacer ! Un autre moai est à genou (le seul exemplaire) : certains affirment que c'est une femelle (la posture à genou), d'autres disent que c'est la représentation d'un clan vaincu… Un autre moai possède des tatouages, un autre un piercing sous la bouche, un autre des trous sur le corps (les anciens guerriers venaient s’entraîner à tirer…)… Dans le cratère même, les têtes se fondent dans le paysage…

Je suis venue en retard : le cratère possédait une lagune mais aujourd'hui il n'y a plus d'eau… Il y a eu un tremblement de terre dans le Pacifique et une brèche s'est ouverte, d'où l'eau s'est échappée petit à petit.


Un autre lieu emblématique est l'Ahu Tongariki, l'Ahu le plus grand avec ses 15 moais ! Il a été restauré ainsi (comme tous ceux de l'île…) mais on peut voir d'autres moais : un entier couché, des têtes,… et il y a de la place au niveau de la plate-forme ! Et en plus, il y a le moai voyageur, un moai prêté au Japon… (beaucoup de japonais se prennent en photo devant...)


Et enfin, la plage ! Et qu'elle plage ! Anakena c'est sable fin, eau turquoise, cocotiers… c'est l'hiver mais le soleil brille et il fait chaud... alors tout le monde à l'eau ! Et en plus, les moais nous veillent ! Ceux là sont les derniers à avoir été restaurés, ils ont passé plus de temps dans le sable, à l'abri des intempéries et cela se voit : les visages sont mieux dessinés, on perçoit mieux les mains, les tatouages dans les dos… Et ils ont presque tous leurs cheveux !


L'île de Pâques est une des merveilles de ce monde, et un mystère (toutes ces légendes, ces histoires !) et les Rapa Nui sont chaleureux et intéressants… Deux semaines, c'est beaucoup trop court pour profiter pleinement de cette île perdue au milieu de l'océan ! Revenir, revoir ces personnes et partager leur vie, mais en restant la durée maximum autorisée (30 jours)…