Je passe deux jours à Cuzco le temps de trouver une tente et un matelas et direction mon dernier trek !

Je prends le bus pour Cachora (un problème moteur nous allonge le trajet de plus d'une heure…) et je commence le trek sur la place centrale du village de montagne.

9 petits kilomètres pour commencer doucement (un peu plus de 200m positifs et 200 négatifs).

Mon premier camping est bien calme : je suis la seule ! Et en plus, j'ai une superbe vue !

Le lendemain, j'achète mon billet d'entrée au Choquequirao et j'entame vraiment la « caminata » ! 11,5 km, peu de distance mais 1450 m négatifs et 600 positifs… j'arrive tôt à Santa Rosa, vers 14h mais je suis inca… pable (pardon, c'était facile !) de continuer plus loin… enfin plus haut !

Ma troisième journée s'annonce facile : à peine 7 km ! Mais 1000 m positifs, je suis bien contente d'arriver au camping du Choquequirao ! Il est tôt et, après m'être reposée, j'entame la visite des ruines… Je commence par le bas : les terrasses agricoles. Il fait beau, et comble du bonheur, je les ai pour moi seule ! Je croise un muletier et ses mules en descendant et c'est tout !

Je me réveille aux aurores et je poursuis ma visite : m'attend la cité ! Je croise plusieurs petits groupes mais j'arrive à me retrouver seule sur chaque partie… Pikiwasi, maison du prêtre, place cérémonielle, terrasses des lamas, place centrale, colcas, … je prend même le temps de me reposée sur une terrasse ! Quel luxe !

Puis je redescends au camping, je fais mon sac et je poursuis ma route : pour écourter la journée de demain qui s'annonce bien difficile, je fais une partie aujourd'hui jusqu'aux terrasses de Pinchaunuyoc. 5 km, 400 m positifs pour passer le col du Choque et près de 900 m négatifs jusqu'aux ruines… où je trouve une tente ! Et des mules… Les 3 canadiens arriveront quelques temps après…

Je commence la journée assez tard : il est peu après 8h quand je débute ma marche… Je rattrape les canadiens partis plus tôt et je grimpe jusqu'à Maizal. 6 km, 500 m négatifs pour me chauffer et 1100 m positifs pour m'achever !

Je prends le temps de me faire un shampooing et une petite lessive après 4 jours de marche intensive… Puis je grimpe un peu plus pour aller voir d'autres ruines. Quand je rentre, il y a foule au camping : 5 autres tentes se sont rajoutées ! Seul un couple de français n'ont pas pris de mules… Les français, que des fous !

Ils sont tous partis quand j'attaque la montée jusqu'au col de San Juan à 4100m… et je les passe tous en montant, moi, avec mon gros sac (matos de camping et nourriture pour 7 jours…) !

J'arrive très tôt après 9 km, 1100 m positifs et 600m négatifs… j'ai donc l'après midi pour me reposer !

Je débute ma septième journée de marche, le groupe attend de partir en van… Je longe le ruisseau jusqu'au col de Mariano Llamoja, 4660 m et je descends jusqu'à Totora. Jusqu'à 4100m, je n'ai aucun problème, la pente est douce et j'avance plutôt vite ! Mais passer cette altitude, l'air me manque et j'avance beaucoup plus lentement et je crois que je m'arrête tous les 20m ! La vue est incroyable mais ça se bâche quand j’arrive au col... J'ai cru que j'allais perdre mes mains tellement il faisait froid !

Je suis bien fatiguée et mes jambes n'en peuvent plus ! 17 km, 1100 m positifs et 1300 m négatifs. Une bonne et longue nuit s'impose…

Je demande si une voiture va jusqu'à Santa Teresa demain, ce qui m'éviterait un tronçon sans grand intérêt, on me répond que le chauffeur viendra me voir au camping…

Le matin, toujours pas de chauffeur… Si une voiture part, elle devra passer devant moi : il n'y a qu'une seule route ! Je pars donc à pieds… à Colpapampa, je décide de marcher (un peu) moins en passant par le chemin : je retombe sur le trek du Salkantay, très connu… Il y a un monde fou… des groupes d'au moins 15 personnes avec guide ! Et malheureusement, je me retrouve coincée entre 2 groupes… que je passe dès que je peux ! Avec mon gros sac, quand eux le font avec des petits sacs genre rando à la journée…

Je bifurque sur le chemin de Llactapata et là, il n'y a plus personne ! Alors que le chemin est bien plus beau et qu'il y a la vue sur le Machu Picchu ! C'est d'ailleurs pour ne pas rater cette première rencontre avec les fameuses ruines que je me suis forcée à passer la montagne… après une semaine de marche et d'importants dénivelés, je n'en peux plus : il ne me manque pas grand-chose mais j'avance à la vitesse d'un escargot ! Il me faut tout mon entêtement pour aller jusqu'au camping sous les ruines…

J'ai quand même fait 30 km, 1300 m négatifs suivis de 800 m positifs et pour bien me finir 200 m négatifs...

Mais pour me récompenser, je suis seule avec vue plongeante sur le Machu et coucher du soleil ! Quand un des guides croisés me disait que c'était pas vraiment la peine… mauvaise langue !

J'entame ma dernière journée en descendant jusqu'à Hidroelectrica, le point d'entrée. 11 km, 700 m négatifs et à peine 100 m positifs !

Je m'attendais à devoir marcher avec beaucoup de monde le long du chemin de fer mais il n'y a quasiment personne… J'arrive vers 12h au camping avant les ruines, inutile que j'aille plus loin avec mon gros sac : il faudra que je prenne la route en sens inverse avec et je ne compte pas me lever aux aurores pour voir le lever du soleil sur les ruines…

Néanmoins, je dois quand même aller jusqu'à Machu Picchu pueblo (ou Aguas calientes) pour acheter mon billet d'entrée… 8 km (aller-retour) en plus… Bienvenue à Disneyland !

Je m'échappe vite : le billet d'entrée permet aussi de visiter le musée (gratuit l'après midi)… L'histoire de la création et de la découverte de la cité inca y est décrite…

Pour cette ultime journée d'aventure, je prends mon temps : je grimpe jusqu'à la cité et malheureusement pour moi, le ciel se couvre ! Mais les ruines sont belles quel que soit le temps qu'il fait !

À l'entrée, les guides proposent leur service (certains sont carrément agressifs… ) et il me faut choisir : le billet d'entrée donne droit à 4h sur le site… la visite avec le guide dure 2h-2h30 mais impossible de faire un tour seule après…

Malgré moi, je finis par faire la visite seule… Je commence par le haut : je vais à la porte du soleil et au pont inca… Le temps que je visite ces 2 sites, il y a beaucoup moins de monde sur la partie « cité ». Et j'ai même droit aux lamas ! À défaut d'un coucher du soleil...

Je rentre sur Cuzco le lendemain : j'arrive à peine à Hidroelectrica qu'un transport part ! Coup de chance ! Il faudra près de 6h pour retourner à la ville, la route est horrible : je pensais mourir sur le trek mais j'aurais du avoir peur de la route ! Le chauffeur conduit vite et en donnant des à-coups !

Je suis bien contente d'arriver (vivante) !